Dans ce récap’, on a condensé la dizaine de conférences auxquelles on a assisté pour en faire ressortir trois grandes idées :
1. CSRD : Le mot sur toutes les lèvres
La directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), c’est LE sujet de cette année. Vous le savez sans doute, c’est une avancée majeure pour la comptabilité extra-financière. Elle impose aux entreprises de nouvelles obligations de transparence sur leurs impacts, notamment en matière environnementale et sociale.
Tout le monde est d’accord sur le sujet : la CSRD marque un tournant majeur, en structurant la manière dont les entreprises vont devoir intégrer les données non-financières dans leur stratégie globale.
Pour ceux qui n’ont pas suivi, on vous refait le topo : depuis janvier 2024, les entreprises de +500 salariés sont concernées par la CSRD. Leur premier rapport doit sortir en 2025. C’est donc un sujet brûlant : c’est maintenant que ça se passe ! Et la CSRD va rapidement s’étendre aux entreprises de +250 salariés en 2025, et 2026 pour des entreprises de plus petite taille.
Alors, comment se mettre en ordre de marche sans plus tarder ? A Produrable, les experts avaient quelques idées :
- Il est crucial de mettre en place un système robuste pour collecter, traiter et analyser les données extra-financières. Ça ne concerne pas que les grandes entreprises : tous les acteurs doivent se mettre en ordre de marche !
- Mobiliser les bonnes ressources en interne et avoir quelqu’un à temps plein
- Cela va sans dire, il est crucial de former les parties prenantes chargées du projet (Pssst : Indigo lance sa formation CSRD…). Il est crucial de s’atteler au volet théorique ET pratique : la CSRD est déjà là !
- Impliquer la gouvernance et les parties prenantes
La comptabilité façonne une grande partie de l’économie. L’objectif de la CSRD est donc de contribuer à une évolution plus large de la société. On commence à aller au-delà d’un simple exercice de reporting, et on va vers de la VRAIE comptabilité de durabilité.
2. La gouvernance, clé de la transformation durable
La CSRD, et plus largement la transformation durable, mettent en lumière les enjeux de gouvernance.
Car pour que la CSRD soit un véritable levier de transformation, elle doit être portée par l’ensemble des fonctions clés de l’entreprise. DRH, DAF, CEO et métiers doivent collaborer. Impossible de s'engager dans ce processus sans une gouvernance holistique, impliquant à la fois la stratégie économique, les salariés et le comité de direction. Ce travail transversal est indispensable pour assurer une démarche cohérente et impactante.
Cette collaboration va bien au-delà d’un simple exercice de reporting. La CSRD ne se limite pas à compiler des indicateurs ; elle permet aussi de mettre en lumière les problématiques structurelles de l’entreprise. Comme l’a souligné Laurence Breton Kueny (AFNOR), il ne s’agit pas uniquement de quantifier des données, mais de les humaniser, en liant le quantitatif au qualitatif.
Le rôle central du DAF et du DRH dans la mise en oeuvre de la CSRD
Les entreprises doivent choisir la fonction qui pilotera la mise en place de la CSRD. Si un bon tiers des entreprises ont confié cette mission au DAF, cela s’accompagne souvent d’un besoin d'acculturation à ces nouveaux enjeux. Le contrôle interne et l’audit deviennent primordiaux pour s'assurer de la bonne intégration de la directive. En parallèle, la moitié des entreprises envisagent de confier la CSRD au DRH, un choix qui souligne l'importance des compétences humaines et de la montée en compétences dans ce processus.
L’importance de s’appuyer sur l’ensemble des parties prenantes
Car pour réussir, la vision à long terme est cruciale : elle doit s’appuyer sur l’ensemble des parties prenantes, des clients aux actionnaires, en passant par les salariés. C’est cette vision qui déterminera la structure à mettre en place pour répondre aux exigences de la CSRD.
L’objectif est clair : transformer l’entreprise pour qu’elle soit non seulement plus résiliente face aux défis futurs, mais qu’elle contribue également à un avenir durable, en intégrant pleinement les impacts environnementaux et sociaux à son modèle économique.
3. Le marché des emplois à impact : une nouvelle dynamique
Le marché des emplois à impact est en pleine expansion, avec une augmentation de 40 % des créations de postes en 2023. Ce dynamisme reflète un besoin croissant de talents engagés pour accompagner la transformation durable des organisations : c’est une occasion unique pour ceux qui souhaitent aligner leur carrière avec leurs valeurs.
Mais une transition professionnelle vers un métier à impact peut sembler intimidante : comment intégrer la RSE dans mon poste actuel ? Quelle formation choisir ? Mes compétences sont-elles transférables ? Autant de questions légitimes auxquelles les experts interrogés à Produrable ont su apporter des pistes de réponse :
- Se faire accompagner. Un mentor, un collectif, une formation RSE ou même ses proches peuvent être un formidable accélérateur de votre projet de reconversion. Il faut “oser faire, oser dire, oser demander”, comme l’indique Stéphanie Etesse Taltasse (La Salle à Manger). Les conseils et le soutien prodigués tout au long du parcours par les personnes que vous embarquerez avec vous ne sont pas négligeables.
- Explorer les opportunités dans son entreprise actuelle. Ça passe par déclencher des conversations sur l’impact, partir de l’existant pour changer les choses. Max-Hervé Dujardin (du cabinet Bartle) témoigne du fait que la demande dans les entreprises est là : 75% des missions de son cabinet sont désormais axées sur la transition durable, preuve du dynamisme du secteur. Il suffit souvent de sensibiliser son entourage professionnel pour initier ce virage vers des projets à impact, et en devenir pilote.
- Si vous hésitez à passer le pas et à quitter votre poste pour un emploi en RSE, vous pouvez commencer par introduire progressivement des missions RSE dans votre travail actuel. Max-Hervé suggère même d’avoir une approche "majeure et mineure" : une majeure dans votre domaine traditionnel et une mineure en RSE. Cela permet de se spécialiser progressivement tout en développant des compétences transversales. Faire le premier pas est sans doute l'étape la plus difficile, mais elle est décisive.
- Ne pas écarter les missions freelance. Pour ceux qui cherchent une voie plus flexible, freelance peut être une option idéale. Selon Caroline Renoux (Birdeo), le freelance est souvent un tremplin vers des missions à impact, offrant plus de souplesse pour expérimenter et gagner en expertise.
Le salon Produrable 2024 a mis en avant des initiatives ambitieuses et des perspectives d'avenir pour la RSE. Ces trois idées phares montrent qu'il ne s'agit plus seulement de "faire du durable", mais bien de réinventer les modèles d'affaires, les pratiques professionnelles et les modes de gouvernance, se mettre en ordre de marche pour la CSRD... Le défi est immense, mais l'opportunité de transformation est tout aussi grande. 🌍💼
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