Gaz à effet de serre : définition
Les gaz à effet de serre (GES) sont des composants gazeux présents dans l'atmosphère. Ils emprisonnent la chaleur et créent de ce fait, ce qu’on appelle l’effet de serre. Ce phénomène naturel est indispensable au bon maintien d’une température habitable sur notre Terre. Malheureusement, avec l'augmentation des émissions de GES due aux activités industrielles humaines, comme l'industrie, le transport et l'agriculture, les dérèglements climatiques se sont multipliés partout dans le monde.
Les principaux gaz à effet de serre
Pour maîtriser votre sujet quand vous parlez des gaz à effet de serre, il faut savoir ce qu’ils regroupent exactement. Les gaz à effet de serre comprennent :
- Le dioxyde de carbone (CO2) : c’est le gaz émis par la combustion de combustibles fossiles. Il représente la majorité des émissions liées aux activités énergétiques ;
- Le méthane (CH4) : il est émis par la décomposition des matières organiques (extraction de gaz naturel) et lors des activités agricoles type élevage bovin. C'est le deuxième gaz à effet de serre le plus important après le CO2, avec un pouvoir réchauffant environ 25 fois supérieur, même s'il reste moins longtemps dans l'atmosphère ;
- Le protoxyde d'azote (N2O) : il provient des pratiques agricoles et de l'utilisation de certains engrais nocifs. Son pouvoir réchauffant est environ 300 fois supérieur au CO2 ;
- Les gaz fluorés : on les utilise beaucoup dans l'industrie, notamment avec les gaz type hydrofluocarbures que l’on retrouve dans les frigos et les climatiseurs. Ces gaz dégradent la couche stratosphérique de l’ozone.
Le problème avec l’augmentation des concentrations de GES dans l'atmosphère ? Il s’en suit de forts dérèglements climatiques comme la hausse des températures, les inondations ou encore la sécheresse. Et comme vous le savez déjà, ces changements ont des conséquences directes sur nos écosystèmes, notre biodiversité et la santé humaine.

Qules sont les princpaux chiffres en france et dans le monde ?
Émissions de GES en France
- 2023 : Les émissions françaises ont diminué de 5,8 % par rapport à 2022, atteignant 373 MtCO₂e (hors puits de carbone). Cette baisse est principalement due à la réduction de la production d'électricité carbonée, ainsi qu'à des baisses dans les secteurs de l'industrie, des transports, des bâtiments et de l'agriculture .
- 2024 : La tendance à la baisse se poursuit mais ralentit, avec une réduction estimée à 1,8 % par rapport à 2023, soit environ 366 MtCO₂e . Les secteurs de l'énergie et de l'industrie continuent de réduire leurs émissions, tandis que les secteurs des transports et du bâtiment montrent des progrès plus modestes .

Émissions de GES dans le monde
- 2023 : Les émissions mondiales de GES ont augmenté de 1,9 % par rapport à 2022, atteignant 53,0 GtCO₂e. Les principaux émetteurs étaient la Chine, les États-Unis, l'Inde, l'Union européenne, la Russie et le Brésil, représentant ensemble 62,7 % des émissions mondiales .
- 2024 : Les émissions mondiales de CO₂ ont atteint un nouveau record, avec une augmentation de 0,8 % par rapport à 2023, totalisant 37,4 GtCO₂ . Cette hausse est principalement due à l'augmentation de la consommation de combustibles fossiles, notamment le gaz naturel et le charbon, en particulier en Chine, en Inde et en Asie du Sud-Est .

Sources pour les données France
- CITEPA – Données officielles sur les GES en France
https://www.citepa.org - Reporterre – Analyse de la baisse des émissions en 2024
https://reporterre.net/Les-emissions-carbone-de-la-France-baissent-moins-vite-que-l-an-dernier - TF1 Info – Évolution récente des émissions en France
https://www.tf1info.fr/environnement-ecologie/la-baisse-des-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre-en-france-ralentit-en-2024-2361918.html
Sources pour les données mondiales
- EDGAR – Global Greenhouse Gas Emissions Report 2024
https://edgar.jrc.ec.europa.eu/report_2024 - Carbon Brief – Global CO₂ Emissions at Record Levels in 2024
https://www.carbonbrief.org/analysis-global-co2-emissions-will-reach-new-high-in-2024-despite-slower-growth - IEA – Global Energy Review 2025 (section CO₂)
https://www.iea.org/reports/global-energy-review-2025/co2-emissions - The Guardian – Fossil Fuel Transition Still Missing
https://www.theguardian.com/environment/2024/nov/13/no-sign-of-promised-fossil-fuel-transition-as-emissions-hit-new-high
Comparaison et perspectives
France vs Monde : deux trajectoires opposées
Alors que la France poursuit sa trajectoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la dynamique mondiale suit une direction inverse :
- En France, les émissions ont diminué de près de 6 % en 2023 et continuent de baisser légèrement en 2024. Cette tendance résulte :
- de la décarbonation progressive du mix énergétique (réduction de la production thermique fossile),
- d'une meilleure performance énergétique dans le bâtiment,
- et de politiques publiques plus strictes dans l’industrie et les transports.
- Toutefois, le rythme de réduction ralentit : la baisse n’est que de 1,8 % en 2024, ce qui suggère que les efforts "faciles" ont déjà été réalisés, et que les prochaines étapes nécessitent des transformations structurelles plus profondes.
- À l’échelle mondiale, on observe une augmentation continue des émissions, avec un nouveau record de CO₂ atteint en 2024. Cette croissance est tirée principalement par :
- la hausse de la consommation d’énergie dans les pays en développement (notamment la Chine, l’Inde, l’Asie du Sud-Est),
- le recours encore massif aux énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz),
- et des politiques climatiques parfois moins contraignantes ou encore en phase de déploiement.
Cette divergence crée un paradoxe : les efforts des pays européens, bien que significatifs, sont dilués à l’échelle planétaire si la transition n’est pas globale.
Objectifs climatiques : une course contre la montre
L’accord de Paris fixe un objectif clair : limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Pour y parvenir, selon le GIEC :
- Il faudrait réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 43 % d’ici 2030, soit en moins de 6 ans.
- Cela impliquerait un basculement massif vers les énergies renouvelables, des investissements colossaux dans l'efficacité énergétique, et une transformation rapide des systèmes de transport, d’agriculture et d’industrie.
Les tendances actuelles ne sont pas alignées avec cette trajectoire.
- Les émissions globales continuent d’augmenter, ou dans le meilleur des cas, stagnent à des niveaux trop élevés.
- Les retards cumulés rendent l’atteinte de l’objectif de 1,5 °C de plus en plus improbable sans changements radicaux à très court terme.
Perspectives pour l’action
- Renforcer la coopération internationale : sans une mobilisation conjointe, les efforts nationaux resteront insuffisants. Il faut des engagements contraignants plus ambitieux.
- Accélérer la décarbonation des économies avancées tout en soutenant les pays en développement via des transferts technologiques et financiers.
- Repenser les politiques industrielles : en misant sur la sobriété, l’économie circulaire et la neutralité carbone comme moteur de compétitivité.
Comment mon entreprise peut-elle agir à son échelle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) ?
Même à petite échelle, chaque entreprise a un rôle à jouer dans la lutte contre le changement climatique. Réduire les émissions de GES n’est pas seulement une obligation morale ou réglementaire : c’est aussi un levier de compétitivité, de réduction des coûts et de valorisation de son image auprès des clients, partenaires et collaborateurs.
Pour une vision plus globale des enjeux climatiques en entreprise, vous pouvez consulter cet article sur l’impact environnemental des entreprises.
Optimiser la consommation énergétique
La première étape consiste à réduire la consommation d’énergie dans les locaux de l’entreprise. Cela peut passer par un audit énergétique pour identifier les sources de gaspillage (chauffage, climatisation, éclairage), le remplacement des équipements énergivores par des alternatives plus performantes (LED, appareils à faible consommation), ou encore le choix d’un fournisseur d’électricité verte. Des gestes simples comme l’extinction automatique des ordinateurs ou la réduction du chauffage hors période d’occupation peuvent avoir un impact significatif.
Repenser les déplacements professionnels
La mobilité représente une part importante des émissions de nombreuses structures. Encourager le télétravail, limiter les déplacements en avion et privilégier le train pour les longues distances sont des mesures efficaces. À l’échelle locale, la mise en place de plans de mobilité (vélos de fonction, incitations au covoiturage, prise en charge des abonnements de transport en commun) permet de réduire l’empreinte carbone des trajets domicile-travail.
Réduire l’empreinte carbone des achats
Chaque bien ou service acheté génère indirectement des émissions. Pour limiter cet impact, il est pertinent de privilégier les fournisseurs locaux, engagés dans des démarches environnementales, et de choisir des matériaux recyclés ou réutilisables. Une politique d’achat responsable peut également intégrer des critères environnementaux dans les appels d’offres et dans la sélection des partenaires.
Gérer les déchets de manière responsable
Réduire la quantité de déchets produits et améliorer leur traitement est une autre piste d’action. La mise en place du tri sélectif dans les bureaux, la réduction des impressions papier, la suppression des gobelets jetables ou encore la réutilisation du matériel informatique sont autant de moyens concrets d’agir. Dans une logique d’économie circulaire, il est également possible de donner une seconde vie aux équipements inutilisés via des dons, des réparations ou des filières de recyclage spécialisées.
Mesurer et piloter les émissions
Pour progresser efficacement, il est essentiel de mesurer l’impact environnemental de son activité. De nombreux outils permettent aujourd’hui de réaliser un bilan carbone simplifié, en interne ou avec l’aide de prestataires (Greenly, Carbo, Sami, ADEME...). Une fois le diagnostic posé, l’entreprise peut définir des objectifs de réduction et suivre ses progrès dans le temps, en les intégrant à sa stratégie RSE ou à son plan d’actions annuel.
Former des acteurs internes au changement
La montée en compétence des équipes est un levier indispensable pour accélérer la transformation écologique de l’entreprise. Mettre en place une stratégie de formation permet de créer des relais internes, capables de porter la démarche RSE à tous les niveaux. Des formations comme la formation responsable RSE d'Indigo permettent de structurer cette montée en compétence, tant sur le plan stratégique qu’opérationnel.
Impliquer les collaborateurs
Enfin, l’engagement des collaborateurs est une condition clé de réussite. Il est utile de sensibiliser les équipes via des ateliers collaboratifs (type Fresque du Climat) ou des campagnes internes. L’écologie peut devenir un projet collectif, fédérateur, qui valorise l’innovation et donne du sens à l’action quotidienne.