Il y a deux ans, Célia Poncelin et Léo Primard décident de parcourir 26 pays d’Europe pendant 5 mois à la recherche d’innovations pour sauver la planète.
Suite à ce périple, ils ont écrit le livre « Twomorrow - un tour d'Europe des solutions au changement climatique » mais ne voulaient pas s'arrêter là.
Ils ont donc créé le podcast Twomorrow, le média des solutions au changement climatique (soutenu par l'Avenir a du Bon, initiative du Bon Coin) 🎙
Pour célébrer ce lancement, ils ont invité 3 personnes à venir débattre autour de la thématique "Quelles solutions au changement climatique ?" :
- Emma Scribe, Directrice grands investisseurs chez Time for the Planet
- Mamadou Dembele, Fondateur de THE IMPACT STORY
- Bruno Perret du Cray, Carbon Data Analyst chez 2tonnes
1. Comment créer un nouvel imaginaire collectif ?
"Nous ne sommes pas des êtres rationnels mais nous pouvons agir rationnellement sur nos désirs" nous dit Jean-Marc Jancovici, dans le Plan de Transformation de l'Economie Française.
Le récit et l'imaginaire collectif impactent beaucoup les comportements. Pour changer nos modes de vie, il est nécessaire de montrer un futur écologique positif et enviable. Nous devons apprendre à nous émerveiller d’autres choses afin que la culture du “toujours plus” ne soit plus la norme.
Il faut mobiliser tout le monde pour cela, notamment à travers la culture et les médias (séries, livres, essais...). Exemple avec les dessins animés : Inventons un Batman avec un mode de vie décarbonné !
2. Influence et écologie, sont-ils compatibles ?
On rêve que nos influenceurs deviennent des égéries d’initiatives écologiques mais nous observons 2 freins :
- Ils craignent de subir un retour de bâton en n'ayant pas toujours le comportement parfait : devront-ils arrêter de prendre l'avion à tout jamais ?
- Leur business model repose sur le fait de faire des partenariats et de promouvoir des produits, un modèle non compatible avec la transition écologique.
3. A quel point l’innovation est-elle nécessaire ou obligatoire dans la société ?
Rappelons les 3 leviers nécessaires pour la transition écologique selon le GIEC : la sobriété individuelle, les états, l'innovation. Il faut investir dans tous les types d’innovations, aussi bien dans la Low Tech ou la No Tech que l'intelligence artificielle. L’innovation ne nous sauvera pas forcément mais la technologie nous fera progresser.
4. Le rôle de l'Etat dans tout ça ?
On a besoin que l'état intervienne pour réinventer les villes. Il doit notamment simplifier les infrastructures afin que les personnes les plus pauvres aient les moyens d’agir à leur échelle.
Plus généralement, on sait que les indicateurs de richesse des états ne sont pas du tout écologiques et que le PIB ne reflette pas le bonheur des habitants et il est trop simpliste pour notre société si complexe. Il faudrait mesurer la performance d’un pays selon les 3 critères : économique, climat, bien-être humain.
Pourquoi pas s'inspirer du budget bien-être de la Nouvelle Zélande ?
5. A titre individuel, comment convaincre autour de soi ?
Quand on touche à la liberté individuelle des personnes, on touche à un point sensible. Pour que tout le monde agisse à son niveau, il faut que ça soit un choix et non une décision forcée. Les citoyens ont besoin d'informations pour faire des choix éclairés.
Aussi, beaucoup ne changent pas leur manière de faire car ils se sentent impuissants face à l'immensité du défi. Montrons-leur les avantages à changer leur comportement au lieu de critiquer leurs choix, sinon on créera de la frustration et de l'inaction. N'oublions par que la démarche écologique est spécifique à chacun. Restons ouverts d'esprit en écoutant et lisant des personnes qu’on n'approuve pas forcément
Enfin, être écolo c'est aussi apprendre à vivre dans une certaine instabilité car notre manière de penser évolue constamment ! On se découvre alors une certaine résilience