1. Qu’est-ce qu’un audit RSE ?
Définition simple et accessible
Un audit RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) est un processus structuré qui permet d’évaluer dans quelle mesure une entreprise prend en compte les enjeux environnementaux, sociaux, économiques et éthiques dans ses pratiques.
En clair : c’est une photographie de la maturité RSE de l’entreprise à un instant T, basée sur des critères objectifs et souvent encadrée par des référentiels reconnus. L’objectif est d’identifier les forces, les faiblesses, les risques et les opportunités de progrès dans une démarche de développement durable.
L’audit peut être réalisé :
- en interne (par une équipe dédiée, souvent le ou la responsable RSE),
- ou par un organisme externe indépendant (cabinet de conseil, auditeur certifié, tiers évaluateur).
Les objectifs d’un audit RSE
Un audit RSE n’est pas une simple formalité : il répond à des objectifs concrets et stratégiques.
- Évaluer l’impact social et environnemental de l’entreprise
- Structurer et piloter une stratégie RSE sur des bases solides
- Renforcer la transparence vis-à-vis des parties prenantes
- Préparer une labellisation, un reporting extra-financier ou une levée de fonds
- Engager les collaborateurs autour d’un projet porteur de sens
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Diagnostic, audit, label : quelles différences ?
Voici un tableau pour bien faire la différence entre diagnostic RSE, audit RSE et labellisation RSE :
Cadres de référence et normes
Un audit RSE s’appuie souvent sur des normes ou référentiels reconnus, qui permettent de structurer l’évaluation et de comparer les résultats :
- ISO 26000 : le standard de référence pour la responsabilité sociétale
- GRI Standards (Global Reporting Initiative) : pour le reporting extra-financier
- CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) : pour les entreprises européennes soumises au reporting RSE obligatoire
- ODD / SDG : les Objectifs de Développement Durable de l’ONU
- Labels RSE : Lucie 26000, B Corp, Ecovadis, Positive Company
À noter : depuis 2024, la directive CSRD impose à plus de 50 000 entreprises en Europe de produire un reporting ESG conforme à des normes précises (ESRS). L’audit RSE devient donc non seulement stratégique, mais souvent obligatoire.
Les différents types d’audit RSE
Il existe plusieurs formats d’audits, selon le niveau de maturité de l’entreprise et ses objectifs.
- Audit initial : première évaluation de la démarche RSE, souvent dans un objectif de structuration
- Audit de suivi : réalisé régulièrement pour mesurer les progrès
- Audit de certification : pour obtenir un label, avec une évaluation rigoureuse par un organisme externe
2. Pourquoi réaliser un audit RSE ?
L’audit RSE n’est pas un exercice bureaucratique. C’est un levier stratégique, un révélateur de la maturité d’une entreprise face aux enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux. Et en 2025, il est aussi une exigence réglementaire croissante, notamment avec l’entrée en vigueur de la directive CSRD. Voici pourquoi il faut vraiment s’y mettre maintenant (et pas dans 2 ans).
Identifier les enjeux prioritaires de votre secteur
Chaque secteur possède ses propres zones d’impact. Pour une entreprise de services numériques, les enjeux sont liés à l’inclusion, la sobriété numérique ou la cybersécurité. Pour une entreprise industrielle, ce sera la consommation énergétique, les conditions de travail et la chaîne d’approvisionnement.
L’audit permet de :
- hiérarchiser les enjeux RSE réellement pertinents,
- cartographier les risques ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance),
- mieux cibler les actions à impact.
Exemple : un acteur de l’agroalimentaire a découvert, via un audit externe, que ses emballages représentaient 45 % de son empreinte carbone. Résultat ? Changement de fournisseurs, baisse de coûts, et image de marque renforcée.
Renforcer la crédibilité de vos engagements
Dans un contexte où la communication RSE est scrutée à la loupe, un audit RSE :
- apporte des preuves tangibles de vos actions,
- évite le greenwashing en prouvant l’alignement entre discours et réalité,
- facilite l’accès aux labels RSE (Lucie, B Corp, etc.).
💡 C’est aussi un formidable outil de communication interne et externe. Un rapport d’audit bien structuré peut devenir un document de référence pour vos parties prenantes.
Anticiper les réglementations à venir (CSRD et autres)
Depuis janvier 2024, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) impose aux entreprises européennes de publier un rapport de durabilité avec des indicateurs précis. Les audits permettent :
- de préparer ce reporting extra-financier,
- d’aligner vos pratiques avec les normes ESRS,
- de réduire les risques de non-conformité.
💬 Selon l’ADEME, « les entreprises qui anticipent la CSRD prennent une avance compétitive sur leur secteur ».
Impliquer vos collaborateurs dans la démarche
Un audit RSE est un levier puissant pour fédérer vos équipes autour d’un projet à impact :
- il rend visibles les pratiques internes et crée de la prise de conscience,
- il permet à chaque service (RH, marketing, achats…) d’agir concrètement,
- il déclenche une dynamique d’amélioration collective.
💡 Bon à savoir : la participation des collaborateurs dans un audit améliore le taux d’adhésion aux plans d’action RSE de plus de 35 % (source : France Stratégie).
Gagner en performance globale (et durable)
Au-delà de l’aspect réglementaire, un bon audit RSE peut générer :
- des économies (en identifiant les gaspillages),
- une réduction des risques réputationnels,
- une attractivité renforcée (talents, clients, investisseurs).
💡 Les entreprises notées "A" par Ecovadis sont 25 % plus rentables que la moyenne de leur secteur (Source : Ecovadis Insight Report, 2023).
Préparer une labellisation ou une notation externe
L’audit est souvent le prérequis pour viser une reconnaissance externe :
- Labels RSE (Lucie 26000, B-Corp, Engagé RSE…),
- Notations extra-financières (Ecovadis, EthiFinance, etc.),
- Référencement dans les appels d’offres publics ou grands groupes.
Un bon rapport d’audit peut donc ouvrir des portes commerciales très concrètes.
En résumé : les bénéfices clés d’un audit RSE
3. Comment réaliser un audit RSE en 7 étapes ?
Un audit RSE, ce n’est pas juste une checklist à cocher. C’est un vrai projet stratégique, qui demande de la méthode, des outils et surtout une approche structurée. Voici les étapes incontournables pour mener un audit RSE de manière sérieuse et impactante — même si c’est votre première fois.
Etape 1 : Définir les objectifs de l’audit
Avant même de parler d’indicateurs, il faut poser les bases : pourquoi faites-vous cet audit ?
- Savoir où vous en êtes pour structurer votre démarche RSE ?
- Répondre à une obligation réglementaire (CSRD, DPEF…) ?
- Préparer une labellisation ?
- Identifier les forces/faiblesses internes ?
🎯 Pro-tip : définissez un périmètre clair (groupe, filiale, site industriel) et une durée réaliste (souvent entre 4 à 8 semaines selon la taille de l’entreprise).
Etape 2 : Choisir la méthode adaptée
Selon vos ressources et votre niveau de maturité, plusieurs formats sont possibles :
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Etape 3 : Collecter les données clés
C’est l’étape la plus chronophage, mais aussi la plus critique : pas d’analyse sans data.
Vous devrez rassembler des données :
- environnementales : consommation d’énergie, émissions de CO₂, déchets, etc.
- sociales : parité, conditions de travail, diversité, sécurité…
- économiques : relations fournisseurs, éthique des affaires, gouvernance…
📋 Outils utiles :
- Tableurs collaboratifs (Google Sheets, Notion)
- Plateformes de reporting RSE : Tennaxia, Reporting21, Greeby, Metrio…
- Entretiens, questionnaires, audits terrain
Etape 4 : Évaluer & structurer les résultats
À partir des données collectées, il faut croiser les résultats avec les critères d’un référentiel (ISO 26000, SDG, CSRD…). L’objectif est de savoir :
- Ce qui est déjà en place
- Ce qui fonctionne
- Ce qui doit être amélioré en priorité
Etape 5 : Restituer les résultats
Il faut rendre les résultats actionnables, et surtout compréhensibles par tous.
- Préparez un rapport visuel (PDF ou tableau de bord interactif)
- Présentez les axes d’amélioration par ordre de priorité
- Valorisez les bonnes pratiques internes pour motiver les équipes
💡 Un bon reporting RSE, c’est 50 % de pédagogie, 50 % d’analyse.
Etape 6 : Élaborer un plan d’action
L’audit ne sert à rien sans plan de transformation clair et réaliste. Il doit inclure :
- des objectifs RSE SMART
- des responsables identifiés
- des échéances
- des indicateurs de suivi
🛠️ Outil utile : Matrice SWOT RSE ou tableau de suivi dans Notion / ClickUp.
Etape 7 :
L’audit RSE est un processus continu. Il doit s’inscrire dans un cycle d’amélioration permanent.
À prévoir :
- Une mise à jour annuelle des indicateurs
- Une boucle de feedback avec les parties prenantes
- Une éventuelle relecture par un tiers externe tous les 2 ou 3 ans
4. Les biais et pièges à éviter dans un audit RSE
1. Faire un audit pour “cocher une case”
Erreur classique : lancer un audit uniquement pour répondre à une demande client ou obtenir un label. Le résultat ? Un audit superficiel, non exploité, et perçu comme du greenwashing.
Conseil : faites de l’audit un point de départ stratégique, pas un document à ranger au fond d’un tiroir.
2. Confondre audit et communication
Un audit RSE sert à analyser, pas à faire joli dans le rapport annuel. Il doit refléter la réalité opérationnelle : pratiques sur le terrain, perception des collaborateurs, etc.
Si vous sélectionnez uniquement des données “positives”, vous biaisez le diagnostic et ratez les vraies opportunités de progrès.
Conseil : soyez transparent, même (surtout) sur les points faibles. C’est ce qui crédibilise la démarche.
3. Ne pas impliquer les bonnes parties prenantes
Un audit mené sans les RH, sans les équipes terrain, ou sans dialogue avec les fournisseurs ? C’est un audit incomplet.
Conseil : adoptez une démarche participative. Intégrez vos parties prenantes dès la phase de collecte de données. Vous gagnerez en pertinence, en légitimité et en adhésion.
4. Trop d’indicateurs, pas assez de sens
Vouloir suivre 100 KPIs, c’est souvent le meilleur moyen de ne rien mesurer correctement. L’important, ce n’est pas le volume, mais la cohérence avec vos enjeux prioritaires.
Conseil : identifiez une dizaine d’indicateurs clés maximum, alignés avec vos impacts environnementaux, sociaux et économiques.
5. Ne pas prévoir de suivi
Un audit RSE sans plan d’action ou sans indicateurs de suivi, c’est un one-shot inutile. Ce qui compte, c’est l’amélioration continue.
Conseil : transformez chaque recommandation en action concrète, avec :
- un objectif chiffré,
- une personne responsable,
- une échéance de mise en œuvre.
6. Sous-estimer le rôle du chef de projet
Un audit RSE mal piloté, c’est souvent un audit qui déraille : retards, mauvaise qualité de données, incompréhension entre équipes…
Conseil : désignez un chef de projet RSE formé, capable de faire le lien entre les données, les collaborateurs et la stratégie de l’entreprise.
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